Fier d'être dans la rue...

Il est 9h21; vous vous êtes réveillés tôt ce matin. D'habitude personne n'est dans la rue avant midi. Surtout un samedi matin, apres la défonce de hier soir. Surtout que Big, le chef de gang, avait trouvé de la blanche. Et de la bonne. Il parait qu'il a passé un deal avec les mexicains, mais personne n'en sait vraiment plus, c'est toujours comme ca avec le boss. Et c'est aussi pour ca qu'il est le boss. Personne ne sait jamais ce qu'il prépare. Toujours est il que c'est lui qui a buté tous les autres prétendants au titre de chef de gang. Et que personne depuis n'a réussi a survivre en pensant prendre sa place.

Y'a pas grand monde quand même dans la rue, faut bien l'avouer. Vous êtes tous les deux, a fumer des clopes. Ca fait déja un moment que vous etes dans le gang. "Les 9eme rue"; super original. Mais efficace; au moins on sait pourquoi on vous appelle comme ca.
Y'a deux petits, qui aimeraient bien rentrer plus tard, mais qui sont trop jeunes, qui sont en train de taguer les murs avec des bombes RFID pour marquer votre territoire. Pour le moment ils essayent de grapher une fille a poil. Mais comme ils en ont pas vu beaucoup des filles a poil, ils ont encore des problemes de proportion.

Au bout de 20 minutes a zoner vous vous faites chier. C'est comme ca presque tous les jours. C'est aussi pour ca que c'est pas mal d'etre dans un gang, parceque les autres ils se font chier mais ils ont personne pour se faire chier avec eux. Puisque personne a de taf ici. Au moins vous avez un but; organiser le quartier. Et puis vous avez une certaine importance. On vous respecte quoi.
Mais un truc vous interpelle; y'a une voiture qui est garée a 150metre au bout de la rue. Une belle voiture. Une mercedes ou un truc comme ca; une sacré putain de caisse. Noire, avec des vitres fumée et des gentes chromée. La totale quoi.
Et y'a deux types qui en sortent et qui rentrent chez Moe; l'épicier. C'est la premiere fois que vous voyez ca.
Et elle a l'air bien la caisse...

Moi, Sean, alias Teckila Paf, me lève et observe Arellys du haut de mes 16 ans.

"Je vais voir ce que c'est, tiens toi prête ma belle."

Je prend la direction du véhicule d'un pas trainant, ouvre une fenêtre de discussion avec Mina et passe mon commlink en mode caché. Je laisse ensuite glisser mes lunettes de mon front jusqu'à mon nez.

En route, je tire deux tafs puis écrase cette putain de clope, secouant la tête, dépité. Rien à voir avec ces Lusitania de Partagas que j'avais du négocier à prix d'or. Il doit m'en rester un ou deux bien planqués, les autres les avaient apprécié, surtout Big, et il n'est pas question de partager les derniers. Heureusement, ils s'étaient facilement laissé convaincre que je n'avais pu troquer la boite entière.

Arrivé près de la caisse, je fais mine de me curer les dents en regardant dans le rétro et en profite pour y placer un RFID. Une fois la chose faite, je me recoiffe vaguement et jette un oeil chez moe à travers la vitrine.

La vitre teintée se baisse. Un chauffeur, dont tu ne pouvais soupconner la présence, te regarde droit dans les yeux. Du moins c'est ce que tu penses puisque vous portez tous les deux des lunettes de soleil. A part que les siennes sont griffées armani.

Il te parle sans la moindre trace de sentiment dans la voix.

Tire toi de la ducon, va jouer ailleurs et vire ta merde de mon rétro. Casse toi.

Je me tourne vers le chauffeur et lui cause pendant que je retire le RFID.

"Eh m'sieur, c'est des vraies? Des Armani! La classe! Moe doit être trop content d'savoir qu'des types comme vous vont faire les courses chez lui, ça doit le changé des pégu!"

Je me gratte la tête.

"Eh! Ca coûte combien un bijou pareil?"

J'en profite pour laisser trainer mes yeux dans la voiture (viva la vision nocturne si besoin est) pendant que mon drone auparavant dissimulé dans ma capuche enregistre le numéro de plaque.

Dans l'épicerie de Moe tu vois deux types qui parlent avec l'épicier bien connu. Il a l'air de flipper grave.
Un type brun, habillé d'un costard gris clair avec de fines rayures blanches, probablement sur mesures, est en train de pointer un doigt menacant sur lui. Un autre type, grand, genre brute épaisse, habillé tout en noir avec un imper bien coupé, a sa main glissée dans ce que tu penses etre une poche révolver.
Ca ressemble a une intimidation ou tu t'y connais pas.

Le chauffeur te répond

Essaye pas de me baratiner. J'tai dis de te tirer. Et vite.

D'un mouvement plus rapide qu'humain il dégaine une arme de poing de gros calibre qu'il pose sur ses genoux. Ares Predator?
La plaque de la caisse sans la fausse a plein nez. Ca tu le sais parceque t'en a vu des dizaines. Et t'en a trafiqué autant.

Via le pan, j'envoie les images (y compris celles du chauffeur) à Mina et Big et les prévient via mon commlink.

"Y a au moins trois gus qui cherchent des noises à Moe et pas des brèles, ils ont des predators. On fait quoi?"

Je recule un peu.

"C'est pas cool man, j'cherche pas les emmerdes tu sais... ."

Sans attendre la réponse, je m'éloigne et cherche un appart ou une planque de laquelle je pourrai garder un angle de vue sur la caisse.

Le drone continue de filmer se qui se passe chez Moe, sans bouger.

Tu traverses la rue et entre dans un des squat de la rue. Au premier étage, tu te places a la fenetre. Vue parfaite. Le chauffeur ne peut pas te voir, par contre les deux autres dans la boutique le pourront en sortant.

Quelques secondes apres, Big et cinq autres ganges sortent de la crack house. Ils ont tous l'air déchirés, sauf Big, lui il touche rarement. Il garde la tête froide. Ca aide. Ils sont tous armés, avec des bates, des couteaux et des pistolets légers. Y'a que big qui a un canon scié, avec deux canons. Ca l'a toujours fait marer.

A la vue de la voiture, il s'arrête et parle aux autres. Il retournent un peu en arriere, mais attendent sur les trottoirs.
Tu recois un message:

Reste la, tu bouges pas, c'est moi qui m'en charge.

Il se dirige vers le magasin. Le chauffeur ne descend pas de la voiture. Big rentre chez Moe. Tu le vois parler avec les deux autres. Big a l'air mal a l'aise. Il fait des grands gestes, et le petit brun doit demander a son porte flingue de pas intervenir. C'est bizarre.
Big ressort, il a l'air en colere. Les autres le suivent et montent dans la voiture. Ils repartent.
Big t'appelle.

Je redescend dans la rue au pas de course. En dévalant les marches, je rouvre la conversation avec Big. Putain, le patron a vraiment pas l'air heureux.

"Un problème boss?"

Je reprends mon souffle avant de sortir du bâtiment et de rejoindre Big.

Big te prend par les épaules et te parle de maniere a ce que seul toi entende.

MP/PV

IL s'en va ensuite avec les autres, et rentre dans la crack house.

Faisant mine de me refroquer, j'envoie un nouveau message a Arellys.

"Mina, ramène ton joli p'tit cul, on a du boulot. Big veut qu'on aille à la vieille usine de méthane, dans l'entrepôt et qu'on y attende nos instructions. On risque de pas être seuls alors il va falloir faire profil bas, capiche?"

Dans quel merdier on s'retrouve encore?

Sans attendre de réponse, je prend la direction voulue et vérifie mon barda. Je récupère mon drone en route.

"Mina mon ange, tu trouve vraiment que ces costards sont si terribles que ça? Perso, j'préfère me taper un d'ces connards endimanché en face un face plutôt qu'un ganger ork sous nitro, enfin c'est qu'mon avis hein... ."

Je hausse un sourcil et lance un regard noir au gosse. J’ai vraiment horreur qu’il me cause comme ça. J’me gêne d’ailleurs pas pour lui faire remarquer.

Un demi-sourire court sur mes lèvres quand je le laisse partir en direction de la voiture. Encore une fois, il va se faire remarquer. Un jour, ça va lui jouer des tours, c’est sûr. Je me déplace un peu et vais m’appuyer contre le mur de l’immeuble, histoire de pas devoir me tordre le cou pour suivre la scène.

Ce que m’envoie le môme n’est pas vraiment rassurant, mais je bouge pas. Je suis Big et les autres, un peu à distance lorsqu’ils rejoignent la voiture. J’interviendrai si vraiment y’a du grabuge.

Cette histoire d’usine, j’la sens pas, mais bon y’a pas vraiment l’choix on dirait. J’envoie pas de réponse à ce sale gamin, j’ai toujours détesté ce moyen de communication, mais le rejoins d’un pas tranquille. Arrivé à sa hauteur, je le toise et lui pose un doigt sous le menton.

Dis donc, pétit con, yé t’ai déyà dis dé pas mé trraiter comme oune dé ses salopes qui sé prromènent sour les trrottoirrs. Si y’ai oun yoli pétit coul, ça rrégarrde qué moi, ok?

Je soupire et croise les bras sur ma poitrine.

Bon, pourr cé qui est dé ces gars, yé mé méfie… Sourrtout qué yé souis sourre qu’oun ork sous nitrro ils en férraient lorr pétit déyeuner. S’est sourrément pas en brraquant des clodos qu’ils ont pou sé payer des frringues et oune bagnole parreilles…Brref, faut qué yé passe chez moi pourr rrécoupérrer oun po dé matos. Tou po m’accompagner si tou vo, mais yé né vo plous aucun commentairre…

Je me dirige d’un pas rapide vers ma piaule.

Je me retiens à peine de pouffer de rire lorsqu'Arellys me toise.

"Voui m'dame, c'est comme vous voulez m'dame. ."

Je la suis d'un pas trainant, en profitant pour visionner quelques vidéos de danse et vérifier le statut de Chaotic Kittie. Elle est pas encore descendue de son nuage de fumée, tant pis. En marchant, je grommèle :

"Mais t'es d'un susceptible tu sais! J'te fais un compliment et tu le prends mal. J'te respecte tu sais, alors va pas croire que j'te prend pour une tepu. On est du même gang tu sais, toi et moi ma soeur, forever."

Je répète de fois de suite le signe de ralliement du gang.

Ensuite, je vérifie si mon gun est bien à sa place me rendant compte de l'absence de mon katana.

"J'te rejoinds, j'ai oublié un truc... ."

Ces types nous baisent. J'comprend même pas pourquoi on bosse pour eux, on est pas chez nous ici? Merde!

Je rejoins Arellys en courant avant qu'elle n'arrive chez elle, mon katana dans le dos le manche dissimulé par ma capuche.

"Tu crois qu'j'aurai une chance? Hein dis?"

Un petit sourire en coin étire un instant mes lèvres lorsque le gamin se défend.

Ouais, yé souis pot-êtrre sousceptible, ma faut bién qué yé mé défende, sinonn tout lé monde mé marrche sour les pieds. Né pas êtrré oune potiche dans ces roues, c’est pas tous les yours facile… Pis bonn, si y’étais rrestée au pays pourr coultiver la terre, y’aurrais sourément déyà oun sale gosse. Poutain…

Je grimace l’espace d’une seconde et secoue la tête pour faire fuir ces pensées ridicules. J’acquiesce à l’étourderie du môme.

Yé vais pas marrcher trrop vité, c’est prromis, ma trraîne pas quand même…

Sur le chemin, je m’efforce d’organiser mes pensées, me demandant ce que je vais bien pouvoir prendre avec moi pour être parée à toutes les éventualités. Le petit m’arrache à mes cogitations. Je hausse un sourcil à sa question.

Oune chancé? Pourrquoi ça?

"Oublie s'que j'ai dis, pas la peine de s'faire de faux espoirs dans c'trou. On va faire l'boulot d'ces salauds et on r'vient zoner ici, comme d'brave toutous."

En arrivant chez Mina, j'esquisse quelques pas de danse et lui tiens la porte.

"Après vous, madame."

Je rentre arpès elle et laisse trainer mes yeux un peu partout, comme d'habitude.

"Oublie pas d'planquer ton matos, l'boss veut pas qu'on s'fasse repère."

Je passante calmement en écoutant quelques unes de mes chansons préférées.

Je secoue la tête en souriant et lève les yeux au ciel quand Teckila me fait son petit numéro.

C’est ça, essaies dé té rrattrraper…

J’entre dans la pièce et accroche ma veste camouflage derrière la porte. Je me dirige vers l’armoire et en sort une tenue noire, plus sobre et passe-partout que le treillis que je porte en général. En passant devant le réfrigérateur, j’en profite pour y prendre une bouteille et m’envoyer une bonne rasade d’alcool avant de la ranger, sans en proposer au gamin.

Bon, s’il faut qu’on soit discrrets, yé vais dévoirr mé changer, alors tou sérrais yentil dé m’attendrré déhorrs.

Je retiens un sourire.

"Mais yé yamais voulu être "yentil" tou sais. Les gentils ratent toujours les meilleurs occazes et se font toujours plumer... . Même les cons savent ça."

Je sors en me mordant les lèvres, prenant sur moi pour ne pas laisser trainer mon petit Shiawase Kanmushi (un drone de la taille d'un patch) dans la salle... .

"Et magne toi surtout, j'dois accompagner Kittie à une battle ce soir, et j'ai vraiment pas envie de rater ça."

Je patiente en liquidant quelques trolls berserks des collines du nord sur The Elder Scroll XIII, back to Oblivion. Level up, Caïn va enfin pouvoir manier l'épée sacrée de Ferox, plus que le bouclier enchanté de Meshänta à looter et j'ai la collec complète.

Misère... .

Je balance une claque sur l’arrière de la tête du gosse quand il se moque de mon accent et je ricane quand il parle de sa soirée.

Yé mé fous dé cé qué tou fais avec cetté fille, Paf…et yé prrendrrai lé temps qu’il mé faudrra pourr mé changer, même si ça doit bousiller ta foutue soirrée, pigé?

Je claque la porte derrière lui et soupire.

Ce foutu gamin va finir par me rendre dingue.

Je me change en vitesse et fais glisser vers moi la caisse métallique qui se trouve sous mon lit. J’en sors quelques affaires qui pourront être utiles et la remet en place. Je prend encore quelques gorgées de tequila avant de sortir, rangeant mon katana dans l’étui sous ma veste et camoufle le manche comme je peux.

Bon allez, on y va…

Sans même jeter un regard à mon compagnon, je sors de l’immeuble d’un pas rapide.

Blablabla... . Cette gonz est incorrigible. Impossible de lui causer tranquillement sans qu'elle cherche à se convaincre du peu d'autorité qu'elle peut avoir sur moi.

Je la laisse passer devant moi et me déconnecte, laissant trainer mes yeux.

C'est vrai qu'il est joli... .

Je lui emboite ensuite le pas.

"A ton avis, qu'est-ce qu'on va foutre dans ce putain d'entrepôt?"

Tout en marchant, je refais ma queue de cheval qui avait un peu souffert lors de l’habillage.

Y’en sais rrien, ma lé boss a lé chic pourr touyourrs nous envoyer dans dé ces gonffles… Ma yé dé quoi les calmer si ça tourrné au vinaigrré.

Je lui fais un clin d’œil.

Dis-moi, elle est si bién qué ça cette Kittie?

Les deux anes arriverent au lieu dit. L'entrepot était en fait un ancien complexe commercial: plusieurs batiments en plasbeton abimé, toles rouillées et vitres cassées.
De nombreux détritus jonchent le sol, des vieilles capotes aux carcasses de voitures; bien sur sans plus aucun piece détachée valable.

L'endroit le plus normal pour un lieu de rencontre est un sous sol; un étage sous la surface; une sorte de vieilles rame de métro.

Un ork vous y attend, visiblement nerveux.

Je reste pensif un instant avant de répondre à Arellys.

"Ba... tu la connais bien... . Elle est sympa, elle danse comme une déesse, elle est pas conne et en plus elle est pas caractérielle. Que demander de plus?"

Je souris à Mina et poursuis en posant ma main sur mon avant-bras gauche.

"En plus c'est grâce à elle que je suis rentré dans 9ème rue. Avant j'trafiquai un peu partout et si j'me démmerdai, ces connards de chicanos me piquaient presque tout c'que je gagnai, ou alors, j'prenai des gnions... ."

Je me masse la joue droite, me remémorant quelques uns des moment les moins agréables de ma vie. Mina n'était pas là à l'époque, je prend donc le temps de lui expliquer.

"C'était un peu avant ton arrivée, il y a quatre ans. Les 9ème rue se battaient contre les Torricos à l'époque pour le contrôle d'un anciens square. La terre y était pas dégueu et on pouvait y faire pousser de l'herbe plutôt pas mal... . J'en piquai de temps en temps en temps."

Je jette un oeil à la femme pou m'assurer qu'elle écoute bien mes divagations.

"J'étais dans le coin quand une baston a éclaté entre les deux gangs. J'ai piqué un sprint et me suis cogné contre un putain d'ork en me cassant. Il se battait contre Kittie qui avait pris de mauvais coups de couteau.

Ce connard a pas apprécié ma tronche et m'a soulevé d'un bras pour me r'garder droit dans les yeux. J'sais pas c'qui m'a pris, j'lui ai craché dans les yeux et lui ai pété le nez d'un coup de tête, il m'a laché. Il avait un gun, il l'a pris et j'me suis pris une bastos dans le bras, ça l'a bien fait marré."

Je crache par terre.

"Il s'est rapproché d'ma et Kittie et m'a foutu un coup dans les cotes en riant. Il allait s'charger d'elle et m'crever. Heureusement, il me restait quelques seringues de première dans une boite que j'comptait r'vendre. J'me suis rel'vé et j'ai sauté pour le planter. Il s'est pris un de ces shoot, t'aurai vu!"

Je ralenti le pas, on se rapproche de l'entrepôt, j'ai pas terminé de causer et vraiment pas envie qu'on se fasse repérer.

"J'ai ramassé son flingue et me suis cassé avec Kittie. Une fois à l'abri, j'ai pratiquer les premiers soins comme mon paternel me l'avait appris"

Un brave type avant qu'il ne se fasse viré de chez Doc Wagon et commence à toucher à la bouteille... .

"Ensuite elle a pu voir un doc, pas moi... . Elle est revenue me voir plus tard alors que j'chialai dans mon coin."

Je détourne la tête. Je n'aime pas causer de ça.

"On a causé et elle est revenue le lendemain. Elle m'a présenté un doc et il a fallu couper mon avant bras et le remplacer par un cyber. Je sais toujours pas où elle a trouvé le fric aujourd'hui. La suite, tu la connais, elle a convaincu le boss que je pouvais être utile et... on est arrivé."

Je m'arrête, jette un coup d'oeil puis entre d'en l'entrepôt. Je salut l'ork à la manière des membres du gang, au moindre problème, mon gun jaillit dans mes mains.

"On peut faire quelque chose pour toi mon pote?"

Je me rallume une cigarette, un peu nerveux. Je regarde derrière eux pour m'assurer qu'ils ne sont pas suivi, prêt à lâcher mon briquer pour tirer mon warhawk de son holster sous mon manteau.

Pour sûr ptit gars... J'ai des nouvelles pour vous d'la part de Big... Et quelques infos à vous transmettre...

Je tire une longue inspiration sur la sèche et remet mon briquet dans la poche de mon pantalon.

Allez... Venez... On s'arrache dans un coin moins exposé...

Je les emmènes dans un coin un peu à l'écart de l'entrepôt ou on pourra discuter plus tranquillement.

[Pour info aux joueurs, Howakan est un fixer qui bosse assez fréquemment avec Big, pour lui refiler un peu de tout.]

[2eme étage d'un des batiments; vue sur la mission et la route. Pas de lézard.
La piece est tres abimée, la peinture est tres écaillée, fenetres crasseuses, un radiateur qui ne marche pas. Un demi bidon plein de charbon brulé et de vieux gras de soj-saucisse.]

Je regarde derrière moi en voyant la réaction de l'ork puis jette un oeil à Mina.

"On vous suit."

Je fouille mes poches à la recherche d'une flasque de whisky et observe les alentours en suivant l'ork. J'envoie un nouveau petit message à Mina.

"Ouvre l'oeil, d'après Big on risque de pas être seuls ici."

"Alors, qu'est-ce que le boss attend de nous?"

J'avale une goulée.

Classe le look destroy ici. Y a pas à dire, ça en jette les Barrens... .

Je marche à côté du gamin et l’écoute, sans pour autant faire de commentaire. Je me contente de faire un drôle de sourire à l’évocation de son bras bionique.

En arrivant près de l’entrepôt, je pose des lunettes sur mon nez et scanne la zone en infrarouge, sans cesser d’avancer vers l’orc dont la silhouette ne m’est pas inconnue.

Bon, au moins y’aura pas d’embrouille…

Je souris à demi à Howakan, du côté où le gosse ne peux pas le voir et le suis. Je fais un signe de la tête à Teckila pour lui signifier qu’il n’y a pas de problème.

Lorsque tout le monde est arrivé à l’étage, je souris plus largement à Howakan.

Ça fait plaisirr dé té rrévoirr. Horrose dé savoirr qué tou es touyours vivant.

Mon sourire s’efface et j’ajoute d’une voix plus froide:

Bon, qu’est-cé qu’on a, cetté fois? Et mé rraconte pas dé saladés.

Je croise mes bras sur ma poitrine et attend sa réponse.

[HRP: Je n’arrête pas de scanner les lieux au cas où quelqu’un se cacherait]