Fier d'être dans la rue...

Et on dirrait qu’il né va pas s’y mettré tout sol…

Je soupire longuement.

Dirré qué yé pensait qué yé sérrait peinarrdé en entrrant dans sa bandé, qué cé sérrait plous trranquillé. C’est pas vrraiment réoussi.

J’esquisse un petit sourire en coin.

Bah... L'jour ou t'en aura marre, ca s'pourrait que j'vienne à chercher quelqu'un... Pour du taf...

J'esquisse un léger sourire amusé, et la toise avec un air malicieux.

Le genre de trucs parfaits pour faire les griffes aux chatons.

Je lève les yeux au ciel et secoue lentement la tête, sans me départir de mon demi-sourire.

Yé souis plous oun chatonn, Howk, tou dévrrais lé savoirr dépouis lé temps. Enfin…Yé pensé ça rrentrréra pas dans ta grrossé têté avant lé jourr où tou m’appellérra plous gaminé.

J'affiche un plus large sourire.

T'as bien raison gamine ! J'redoute déjà ton adolescence... parait que c'est le pire...

Je me dirige tranquillement vers ma moto en m'assurant qu'elle suit.

Pfff…tou va voirr si c’est pirré. Yé vais t’en fairré baver, tou va voirr.

Je me mets à crachoter comme un chaton qui voit son reflet dans le miroir, la main gauche simulant une patte griffue qui bat l’air. Je ris doucement et suis Howakan jusqu’à sa bécane.

Tou vo vrraiment mé fairré grrimper là-déssous?

Tu s'ras obligée de monter à l'arrière, j'ai du virer le panier qu'avait mis l'ancien proprio sur le réservoir... T'essaiera juste de pas te casser les griffes sur mon blouson...

Je ricane légèrement et lui tend le casque, tout en enfilant mes lunettes de soleil.

Sécurité avant tout !

Je donne une bonne bourrade du coude à l’orc en prenant le casque qu’il me tend.

Yé vais t’en foutrré des paniers! Allez, rramèné-moi au lieu dé rraconter dé connérries.

J’enfile le casque comme je peux et attend qu’il monte avant de m’asseoir à l’arrière.

Hey, un peu d'respect gamine, tu t'rends pas compte de l'honneur que tu as de t'asseoir la !

Je prends un air faussement hautain.

Tu t'rends pas compte des jalouses que tu vas faire.

Je ricane à nouveau.

Si tou savais cé qué y’en ai à brranler dé fairre des yalousés…Sourrtout avec lé nombrré dé fois où y’ai posé mon coul là-derrièrré. Doit encorré y avoirr la marrqué…
Et ça té rréoussis pas dé mé voirr moins souvent, tou déviens oun nanti.

Je souris largement sous mon casque.

Je soupire un instant, semblant parler pour moi-même.

Ahhh... ces jeunes, y savent plus apprécier les bonnes choses !

Je tourne légèrement la tête vers elle en démarrant la moto.

Donc c't'à toi que j'enverrai la facture pour le rembourage ?

Je lui décoche un large sourire.

Mmh…dis tout dé souite qué yé souis grassé…

Je pince le flanc de l’orc à travers la veste puis me tient à lui.

Yé pas déménagé, yé souppose qué tou té rrapellé où y’habité? A moins qu’à ton âgé avancé tou aies choppé Alzheimerr…

T'en fais pas gamine... J'ai un truc...

Je relève le pied de la moto et la fait vrombir une première fois, un petit sourire en coin.

Suffit de suivre les pelottes de laines !

La moto démarre et rejoint la route.

J’enfonce encore une fois mon doigt entre ses côtes et m’aggripe à lui lorsqu’il démarre. J’appuie ma tête contre son dos lorsqu’il a atteint une vitesse régulière et me laisse emporter, les yeux fermés.

Je conduis tranquillement de rue en rue, évitant les zones connues comme dangereuses ou même un peu chaudes, jusque chez elle, m'assurant quelques fois en cours de route que ses mains sont toujours accochées devant moi. Puis je gare la moto devant la porte de son squat.

Réveille toi gamine, on y est !

Yé dorrmais pas, ma y’ai eu dou mal à m’en empêcher. Tou condouis commé oune mémé…

Je descend de la moto et retire mon casque, un grand sourire sur les lèvres.

Yé t’offré oun verré, commé au bon vio temps?

Si tu t'sens encore la force de garder les yeux ouverts, pourquoi pas.

Je gare la moto et pose et accroche le casque au guidon. Mon regard se pose sur le bâtiment, qui ne semble pas avoir changé depuis la dernière fois.

Z'ont refait la peinture ?

Je hausse un sourcil puis finis par éclater de rire.

Tou rrigolé? La pinntourre ça coûté bienn trrop cherr, tou pensés. Et yé souis touyours d’attaqué pourr oun bonn verré. Ça non plous, ça n’a pas changé.

Je souris et me dirige vers la porte que j’ouvre d’un coup d’épaule. Je traverse le couloir, descend quelques marches et sors une clé d’une de mes poches. J’ouvre le battant et entre dans la petite pièce. Tout y est comme Howakan l’a connu, sauf l’écran de tridi qui paraît moins ébréché.

[HRP: Hop, là aussi un joli plan!]

Je referme la porte derrière moi, et m'avance tranquillement en direction du salon, allant m'asseoir sur le bord du lit de camp.

Evite l'alcool fort gamine... Sont assez chauds les médocs du nabot !

Je hausse les épaules et sort une bouteille de tequila avec deux verres d’un petit buffet au-dessus de l’évier. J’en sers un peu plus dans un récipient que dans l’autre et je donne le premier à l’orc avant d’aller m’asseoir à ses côtés.

Cé sérra pas la prrémièrré fois qué ça m’arrivérra, va…

Je souris en coin et lève mon verre dans sa direction.

Je la regarde en lachant un soupire quand elle sort la bouteille.

Toujours trop fière pour écouter les vieux chat d'goutière hein ?

Je lève mon verre face au sien.

Aux chats! Dans cé cas.

Je lui fais un clin d’œil et boit une gorgée d’alcool qui semble me faire un vieux bien.

Et y’écoutérrai pot-êtrré les vio chats comme toi quand tou arrêtérra dé m’appéler gamine. En attendant, il faudrra t’y fairré…

Je me recule sur le lit et vient m’adosser au mur, ramenant mes pieds pour m’asseoir en tailleur.

Et qu’est-cé qué tou déviens, à parrt baigner dans des coups foirro?

J'me fais pas d'illusion sur le fait que tu continueras à n'en faire qu'à ta tête, alors j'vais continuer à t'appeler gamine.

J'esquisse un léger sourire.

Quant aux coups foireux, j'te rassure, çui-la c'est le premier du genre depuis un moment... Sinon ben... C'que j'deviens... A vrai dire y'a pas grand chose à en dire... S'faire des ronds, tabasser quelques racistes quand c'est nécessaire, ou le faire faire... Les bonnes vieilles habitudes du quartier quoi...

Mouais…finalément y’a pas grrand chosé qui changé. Yé sais pas si c’est rassourrant, ma faut bién fairre avec…

Je soupire en appuyant ma tête contre le mur, les yeux clos.

Y’espèrré youste qué cette histoirré avec Big né finirra pas trrop mal.

Bah... l'changement ca fait un moment que j'y crois plus trop...

Je tourne ma tête vers elle.

J'imagine que Big sait ce qu'il fait... Mais si t'es dans la merde, j'ai suffisamment de planques ou t'garer quelques temps...

J’esquisse un demi-sourire, gardant les paupières fermées.

Y’ai l’immpressionn qué tou es touyours là quand yé souis dans lé pétrrin. Et t’en fais pas, yé t’appellérai au bésoin. Sourrtout qu’on rrisqué dé bosser dé nouveau ensemblé sourr lé prrochain coup. Y’espèrré qué ça souffirra pourr té rrembourrser pour lé doc. Tou sais qué y’ai horrorr d’avoirr des dettés…